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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 14:44

Je vous propose aujourd’hui un voyage dans le temps : à l’ère (de rien) pré-crossinienne.

 

Le 15 décembre 2013 avant Jésus Christ exactement.

On ne le sait pas assez, mais à cette époque, une partie de ce qui deviendra bien des siècles plus tard la Normandie était occupée par plusieurs tribus d’un peuple que l’on appelait les Gribis. Enfin presque toute une partie car dans un petit coin de cette jolie région, résistait vaillamment le RCS, Running club Stéphanokien.

Et les Stéphanoks couraient, couraient, couraient. La preuve en est que lorsqu’ils ne couraient pas, ils rêvaient qu’ils couraient !

C’était une ethnie stupéfiante, d’une grande ingéniosité, extrêmement bien structurée afin d’exercer son activité favorite.

Pour vous dire, à l’heure où l’électricité n’existait pas encore et que les Gribis tentaient vainement de les égaler, les Stéphanoks s’entraînaient de nuit à l’aide d’outres frontales qu’ils remplissaient de pétrole. Comme en outre, l’outre se terminait par une mèche allumée, il eut été outrecuidant pour un Stéphanok de prétendre qu’il n’y voyait goutte. Les Gribis en tout cas eux n’y voyaient que du feu.

La déesse Laschell que l’on allait vénérer du côté du lieu dit Petit Couron, un endroit béni et prédestiné pour nos Stéphanoks, alimentait les outres en pétrole. Son livreur, le raffiné Pétroplus, servait d’intermédiaire.

Le gouvernement Gribi constatant l’avantage primordial qu’offrait Laschell aux Stéphanoks décida d’enfermer Laschell mais les Stéphanoks ne l’entendirent pas de cette oreille et firent tourner Laschell dans leur foyer en attendant de lui trouver un repreneur définitif. Je dois vous avouer ici que s’ils la changèrent de refuge chaque jour ce fut autant par nécessité que par tactique car Laschell sentait terriblement mauvais, raison pour laquelle on ne trouvait pas de repreneur permanent.

Qui aurait pu dire c’est Laschell que j’aime (et à jamais) à une déesse dont l’haleine exhalait une odeur si fétide?

Le projet du grand Flamby qui dirigeait les hordes Gribis fut mis en échec, il ne put jamais enfermer Laschell.

 

Bien que la société Stéphanok soit organisée de façon pyramidale avec à sa tête le chef Pesquégétokox et la druidesse Morine des bois qui répartissait le pétrole fourni par Pétroplus et traçait les parcours en forêt, tout Stéphanok en âge de gambader avait droit à la parole.

Ainsi, quand vint le temps de se vêtir, c’est l’un d’entre eux, le professeur Basiliko qui exprima l’idée de la confection de la tenue Stéphanokienne.

Ses semblables aimaient le noir qu’ils avaient appris à apprécier lors de leurs sorties nocturnes.

De surcroît le Gribi abhorrait cette couleur qu’il ressentait comme effrayante. Comprenez le, avec des pointures telles que les vieux Mabitko et Shaphautot, les Stéphanokettes Ophélia et la grande Catherinetka tchi tchi qui raflaient tout sur leur passage, il voyait la vie en noir, broyait du noir ce qui le mettait dans une humeur noire.

Quelques Stéphanokiennes menées par la belle esthète Véronica Taillo mannekino évoquèrent tout de même le fait que se contenter d’une couleur n’était pas très Flaschko. Elle proposèrent d’y ajouter un soupçon de vert.

Ainsi fut décidé et le bon Basiliko s’exécuta illico presto, il fit manger aux Stéphanoks, une journée de la salade et les trois journées suivantes du radis noir puis à nouveau une journée de la salade et trois journées de radis noirs. Après quelques jours d’un tel régime, tous furent munis d’un coupe-vent noir avec quelques élégants motifs verts excepté bien sûr un petit nombre de récalcitrants qui n’aimaient pas la salade où le radis.

Ce fut une autre affaire pour le maillot car le professeur Basiliko mélangea un peu trop les légumes et l’on ne saurait dire quelle couleur ressortit le plus tant il fit chou blanc.

Mais revenons aux Gribis. Comme je vous en ai tenu informés, plusieurs tribus entouraient les Stéphanoks.

Il y avait au nord ouest de nouveaux venus, une tribu qui ne manquait pas d’air puisqu’elle se situait sur un plateau : les Grilbeufs.

Au sud est, s’étaient implantés les gribigovilles, au sud les Griboissels, au sud ouest les Gricleonbis et plus loin les Gricaudebecbis.

Bien entendu, ces clans ne s’entendaient guère car chacun voulait récupérer pour lui seul la supériorité Stéphanokaise. Un véritable challenge pour ces tribus qui rêvaient d’une autre mise en Seine.

Tous ces êtres anthropomorphes avaient l’intelligence par rapport aux hommes qui leur succèderont non pas de se battre mais de régler leurs différents « à la basketo » comme on disait à l’époque, car malgré toutes les rodomontades des Adidas, Nike et tutti quanti, c’est eux qui inventèrent ce type de chaussure, en peau de bête à l’époque, que l’on nomme désormais basket, voilà tout.

Ce 15 décembre 2013 avant JC donc, une rencontre challengique (c’est ainsi que l’on nommait les rencontres chargées de régler les questions de supériorité) se tint dans la plaine Griboisseleuse. Une de plus me direz-vous car sans être pléthore, elles étaient au nombre de six ou sept selon les hivers.

Celle-ci cependant restera dans les annales car après un début correct , l’organisation Gribi vola en éclat.

Les moustiques qui couraient en premier n’eurent pas de problème.

Puis on avait placé l’épreuve des femelles avec celle des vieux mâles. On évitait d’y mêler le Stéphanok adulte, celui-ci ayant le sang chaud, on risquait l’incident de mœurs pendant les rencontres.

Le bénéfice était double puisque les vieux se dépensaient sans compter pensant toujours courir après les femelles bien qu’ils ne sachent plus très bien pourquoi et les femelles se déplaçant encore plus vite, elles, pour échapper aux potentiels vieux satyres.

Enfin se présenta l’épreuve des grands mâles dominants. Ça hennissait sur la ligne de départ. L’effrayant Michau, digne du renard du désert, arborait son regard d’Afrikakorpsk, le grand Patauk s’apprêtait à souffrir pour le RCS et notre leader le saint Jean-Paul Henriko était prié de se confectionner une place au soleil du podium. Son secret pour se concentrer avant les épreuves ? Il chantonnait : "Ah qu'il est couvert le ciel de Shadoki, laï, laï,laï,laï,laï.

 

Au coup de pétard, on se rua, se précipita, se bouscula dans une mêlée Gribiso-stéphanokienne du plus bel effet.

Un Gribi prit la tête et la perdit en même temps, sans doute grisé par l’enthousiasme à l'idée de devancer les Stéphanoks. Il se trompa de chemin entraînant tout le peloton à sa suite.

A partir de là le chaos s’installa. Ce ne fut plus que Crimes et châtiments. On vit des derniers devenir premiers, des premiers se relâcher, des lâches en profiter pour couper, des coupeurs râler et des râleurs s’arrêter.

Une boucle à l’endroit, une boucle à l’envers, ça tricotait du chapeau et de la contestation.

Confus à l’arrivée, l’organisateur Griboisselois Labalance chanta au micro :

- l’ploton a la tête en l’air

Il est parti d’travers

L’ploton est malheureux

C’est la faute à Griseu !

 

Dégrisé, le pauvre Gribi Griseu se confondit en excuses. De fait, les officiels officièrent fort tard et chacun fut rhabillé dans sa bonne chemise (de nuit bien entendu).

 

A l’unanimité on opta pour la très ancienne maxime Stéphanok :

 

Quand on ne sait pas où l’on va,

Il faut y aller !!…

… Et le plus vite possible.

 

 

 

Publié par Jean François JOLY - dans Dans courir on entend rire

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